La maîtrise de la fusion nucléaire et la construction du tokamak ITER impliqueront inévitablement un certain nombre de défis. Le tokamak WEST est en train de relever certains d’entre eux, en particulier : le divertor.
WEST (acronyme dérivé de W Environment in Steady-state Tokamak, où W est le symbole chimique du tungstène) est la transformation du tokamak Tore Supra d’une configuration à limiteur à une configuration à divertor.

ITER est sans doute le plus connu des tokamaks, ces dispositifs expérimentaux de fusion qui permettent aux chercheurs de créer et de confiner un plasma de deutérium et de tritium à haute température grâce à des champs magnétiques élevés.
ITER nécessite un composant essentiel, le divertor, qui reçoit la majeure partie du flux de chaleur et des particules provenant du plasma central pendant les expériences.
Dans le cadre du projet WEST, cela consistait à installer et à tester un tel divertor dans un autre tokamak : Tore Supra, une installation expérimentale unique en son genre grâce à ses aimants supraconducteurs et à ses composants activement refroidis en contact avec le plasma.
La configuration magnétique de Tore Supra a donc été modifiée, transformant sa forme circulaire en une lentille déformée, afin d’obtenir des plasmas aux caractéristiques similaires à celles d’ITER.
Le tokamak WEST permet aux chercheurs de mener un programme scientifique pertinent pour ITER, en se concentrant sur la préparation de l’exploitation d’ITER.
Depuis le démarrage du premier plasma dans WEST en décembre 2016, WEST a réalisé des avancées majeures dans la recherche sur la fusion, comme le fonctionnement à une valeur pertinente pour ITER du flux de chaleur sur la cible du divertor et surtout, l’obtention d’une durée de plasma dans un tokamak de 1337 secondes (~ 22 minutes) avec 2,6 GJ d’énergie injectée et extraite.