Le CEA, coordinateur d’activités de R&D sur le futur divertor de JT-60SA

Le CEA, coordinateur d’activités de R&D sur le futur divertor de JT-60SA

Le tokamak JT-60SA, a été conçu, financé et construit par l’Europe et le Japon sur le site de Naka (Japon), avec une importante contribution française, dans le cadre de l’accord « approche élargie » lancée en parallèle des accords pour la signature du site ITER à Cadarache. Depuis 2021, le CEA a pris la responsabilité des activités de R&D pour les composants de première paroi les plus sollicités : les éléments du divertor de ce tokamak supraconducteur, le plus grand jamais construit avant ITER.

La CEA a été un acteur majeur dans la construction de cette machine de fusion japonaise, fournissant la moitié du système magnétique supraconducteur toroïdal, l’usine cryogénique et des alimentations électriques. JT-60SA a pour objectif d’être une machine en support de l’exploitation d’ITER et de contribuer aux recherches pour la conception d’une future centrale à fusion. Les composants de première paroi faisant face au plasma font partis des éléments clés des tokamaks. JT-60SA commencera ses expériences avec un divertor constitué d’un assemblage graphite sur un alliage de molybdène (TZM) pour ensuite évoluer vers une technologie à base de tungstène.

En 2021, le CEA a pris la responsabilité des activités de R&D réalisées dans le cadre du consortium EUROFusion pour les éléments du divertor de JT-60SA. A ce titre, Marianne Richou, scientifique spécialiste des matériaux au CEA-IRFM et Adjointe au Chef de Projet du Work Package Divertor d’EUDROfusion, est en charge des activités divertor pour JT-60SA. Côté CEA, les chercheurs concentrent dans un premier temps leurs efforts sur la validation de la conception (calculs électro magnétique et thermomécanique) et la qualification (tests non-destructifs, tests à hauts flux thermiques sur la plateforme HADES) des éléments du premier divertor en graphite.

En parallèle, le CEA assure également la coordination technique du projet visant à développer (conception, qualification) le concept des cibles du futur divertor en tungstène de JT-60SA. Mehdi Firdaouss, ingénieur au CEA-IRFM est le « Lead Engineer » de ce projet. Pour répondre au besoin, des technologies innovantes (fabrication additive, matériau face au plasma à haute performance…) seront évaluées au regard de l’amélioration des performances (tenue en fatigue sous des flux thermiques supérieurs à 15 MW/m², tenue lors d’évènements énergétiques de l’ordre du GW/m² pendant quelques ms….). La fabrication additive permettrait par exemple de proposer une géométrie de composants avec une extraction de puissance très performante grâce une géométrie complexe des canaux de refroidissement.

(gauche) composant du divertor en carbone (Sources F4E) ; (droite) secteur du divertor de JT-60SA