L’IRFM s’apprête à jouer un rôle clé dans l’exploitation scientifique du tokamak JT-60SA

L’IRFM s’apprête à jouer un rôle clé dans l’exploitation scientifique du tokamak JT-60SA

Le tokamak JT-60SA, conçu, financé et construit par l’Europe et le Japon sur le site de Naka (Japon), entre maintenant dans une nouvelle phase : celle de la conception et de la préparation du programme expérimental, ainsi que de la constitution des équipes euro-japonaises qui vont travailler à son exploitation scientifique. La direction des expériences sera assurée par une équipe de trois « Experiment Leaders », deux pour le Japon et un pour l’Europe. Jeronimo Garcia (IRFM), a été choisi pour représenter l’Europe dans ce rôle clé, après sa participation à la coordination du programme scientifique de JET, le plus grand tokamak actuellement en opération. Cette expérience lui sera très utile pour le successeur de JET dans le cadre du programme fusion international, avant le démarrage d’ITER. Ce tokamak supraconducteur, le plus grand jamais construit avant ITER, commencera ses expériences en 2022.

Évolution du volume plasma de JET à ITER, et puissance fusion produite pour ITER. JT-60SA sera le plus grand tokamak en opération dans le monde lorsqu’il entrera en activité.

JT-60SA est le nouveau tokamak international qui sera exploité conjointement par le Japon et l’Europe, à Naka, au Japon. Ce tokamak utilise en partie les infrastructures du tokamak précédent, JT-60U. Cette nouvelle machine de fusion, financée et construite en partie par l’Union Européenne, avec une importante contribution française portée par le CEA, est dotée de bobines supraconductrices permettant la réalisation de décharges longues et d’une puissance de chauffage de 41MW. Le sigle SA signifie « super-advanced », car ce tokamak permettra l’étude des modes très avancés de fonctionnement, c’est-à-dire avec des plasmas à facteur beta (pression cinétique normalisée à la pression magnétique) très élevés et à forte fraction de courant auto-généré par le plasma. JT-60SA a été conçu pour accompagner l’exploitation d’ITER avec un programme scientifique complémentaire de R&D et pour étudier la meilleure façon d’optimiser les performances du plasma des futures centrales à fusion.

Après avoir terminé la première phase d’assemblage du tokamak en 2021, le projet JT-60SA entre dans une nouvelle phase (phase-II) dans laquelle le programme et l’équipe scientifique commune euro-japonaise doivent être organisés. À cette fin, trois chefs du programme scientifique (« Experiment Leaders »), deux japonais et un européen, partagent la responsabilité de constituer une équipe d’expérimentation conjointe Europe-Japon, avec l’objectif de concevoir et mettre en œuvre le programme scientifique de JT-60SA.

Le consortium de laboratoires EUROfusion et F4E ont sélectionné Jeronimo Garcia pour être l’« Experiment Leader » pour l’Europe. Il a, ces deux dernières années, participé à la direction de l’exploitation scientifique de JET, sur le site de Culham (UK), dans le rôle de « Deputy Task Force Leader ». Il commence maintenant la préparation du programme et des équipes, avec la perspective de partir ensuite au Japon pour une période d’environ trois ans. Il travaillera pour cela avec Maiko Yoshida et Hajime Urano, de QST.

JT60-SA

Pour le CEA, JT-60SA offre l’opportunité de comparer et compléter les résultats obtenus sur WEST avec un tokamak dont le but est également de résoudre certains des verrous de la production d’énergie par fusion magnétique, tels que le contrôle des flux de chaleur et de particules sortant du plasma ou le confinement du plasma en présence de particules très énergétiques. Pour l’IRFM, cette nomination va faciliter le développement des synergies entre WEST et JT-60SA et élargir les possibilités de collaboration internationale, avec un fort impact scientifique dans un contexte international très compétitif.