Le 31 mars 2025 a eu lieu le lancement officiel du PEPR (Programme et Équipements Prioritaires de Recherche) SupraFusion, soutenu par un financement de 50 millions d’euros sur sept ans dans le cadre du programme France 2030, et piloté par le CEA et le CNRS.
Ce projet ambitieux vise à accélérer le développement des matériaux supraconducteurs à haute température, essentiels pour relever les défis énergétiques et sociétaux de demain, notamment pour l’énergie de fusion. Les recherches pilotées par le CEA et le CNRS vont ainsi se déployer autour de trois grands axes :
- Développer les briques technologiques nécessaires à l’utilisation
des supraconducteurs à haute température critique. - Démontrer leur fiabilité à grande échelle avec la réalisation
d’un démonstrateur d’électro-aimant - Explorer les applications de rupture, notamment
pour les centrales de fusion compactes électrogènes.
L’IRFM pleinement impliqué
L’IRFM coordonne deux des cinq projets de recherche ciblés du programme SupraFusion.
Ces projets portent notamment sur :
- la caractérisation et l’optimisation des rubans Rebco HTc,
- le développement de conducteurs à courant élevé (coordination IRFM),
- la protection des bobines supraconductrices pour un fonctionnement sécurisé,
- la réalisation d’un démonstrateur technologique à grande échelle,
- et l’étude de centrales à fusion magnétique compactes intégrant des HTc
(coordination IRFM).
Ces actions s’inscrivent dans une démarche de fédération de la communauté scientifique française autour de ces thématiques, avec le soutien de l’Agence de Programme Énergies Décarbonées (APED).
Outre les projets déjà engagés, deux appels à projets seront prochainement publiés :
- l’un dédié aux technologies et infrastructures,
- l’autre aux applications sociétales des supraconducteurs haute température.
En parallèle, plusieurs actions de structuration de la communauté scientifique sont prévues : animation de réseau, renforcement des synergies inter-laboratoires, et formation de la nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs sur ces technologies d’avenir.
SupraFusion s’inscrit pleinement dans la volonté de la France de construire une souveraineté technologique et industrielle dans le secteur des énergies bas carbone. Il offre un cadre inédit pour accélérer l’innovation, renforcer la visibilité des laboratoires impliqués, et préparer le passage à l’échelle industrielle des technologies fondées sur les supraconducteurs HTc.
Le lendemain de cette journée de lancement, un séminaire scientifiques rassemblant tous les chercheurs impliqués dans ce PEPR a eut lieu au CEA Saclay. Chaque porteur a présenté le projet ciblé dont il a la responsabilité à l’ensemble des équipes qui ont ensuite visité les installations CEA liées aux Supras .

organisée à CentraleSupelec.
Les supraconducteurs ont rendu crédible la fusion comme source d’énergie. Avec des matériaux supraconducteurs à haute température, on va pouvoir doubler le champ magnétique, donc multiplier par 16 la puissance de fusion. Dans une machine à fusion, les aimants supraconducteurs représentent 1/3 du coût. Des aimants supraconducteurs haute température ont un réel intérêt pour la réussite commerciale de la fusion.


liées au programme SupraFusion


(à droite), Président du CNRS

(de gauche à droite : Pierre Vedrine, Yannick Marandet, Pascal Tixador et Jérôme Bucalossi)
